Cette " bombe à retardement " chinoise, que décrivent les auteurs, rassemble deux compartiments " explosifs ". D’une part, la démographie : la Chine, avec le cinquième de la population mondiale, va connaître une progression démographique brutale jusqu'à 1,6 milliard d’habitants en 2040, puis une chute à 1,4 milliard à l’horizon 2100, dans un contexte de vieillissement accéléré de sa population et des conséquences durables de " l’enfant unique ". Des pressions considérables vont s’exercer sur le modèle politique, économique et social chinois pour l’alimentation, l’emploi, la cohésion sociale… avec un risque d’implosion de l’Etat-parti unique. D'autre part, l’investissement : il a été le moteur " emballé " de la croissance chinoise, contribuant jusqu'à 94 % du PIB en 2009 et 60 % en 2010, c’est-à-dire à des taux bien supérieurs à ceux de l’Inde (33 %) ou du Brésil (18 %). " L’énigme de l’économie socialiste de marché ", à la fois locomotive de la croissance mondiale et espérance d’un nouvel équilibre de puissance planétaire, va-t-elle montrer son vrai visage en se fissurant sur ses fondations ? Est-elle en passe de devenir, s’interrogent les auteurs, le prochain " cygne noir"» de l’économie mondiale ?
Jean-Luc Buchalet et Pierre Sabatier apportent un éclairage étayé et inquiet sur " ces vents contraires " externes et internes qui soufflent sur l’empire du Milieu.
Source : Le Cercle Turgot